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CHAPITRE IX.

qu’il faut rapporter tout à Dieu comme à notre dernière fin.


Si tu veux du bonheur t’aplanir la carrière,
choisis-moi pour ta fin souveraine et dernière,
épure tes desirs par cette intention :
tes flammes deviendront comme eux droites et pures,
tes flammes, que souvent ta folle passion
recourbe vers toi-même ou vers les créatures,
et qui n’ont que foiblesse, aridité, langueur,
sitôt qu’à te chercher tu ravales ton cœur.

C’est à moi, c’est à moi qu’il faut que tu rapportes
les biens les plus exquis, les grâces les plus fortes,
à moi qui donne tout et tiens tout en ma main :
pour bien user de tout, regarde chaque chose
comme un écoulement de ce bien souverain,
que de moi seul je forme, et dont seul je dispose ;
et prends ce que sur toi j’en verse de ruisseaux
pour guides vers la source à qui tu dois leurs eaux.