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Non, tu n’as rien en toi qui puisse avec raison
enfler de quelque orgueil la gloire de ton nom,
tu n’as que des sujets de mépris légitime :
tes défauts sont trop grands pour en rien présumer,
et ta foiblesse ne s’exprime
que par un humble aveu qu’on ne peut l’exprimer.

Ne fais donc point d’état de tout ce que tu fais ;
ne range aucune chose entre les grands effets ;
ne crois rien précieux, ne crois rien admirable,
rien noble, rien enfin dans la solidité,
rien vraiment haut, rien desirable,
que ce qui doit aller jusqu’à l’éternité.

De cette éternité le caractère saint,
que sur mes vérités ma main toujours empreint,
doit plaire à tes desirs par-dessus toute chose ;
et rien ne doit jamais enfler tes déplaisirs
à l’égal des maux où t’expose
le vil abaissement de ces mêmes desirs.

Tu n’as rien tant à craindre et rien tant à blâmer
que l’appas du péché qui cherche à te charmer,