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je dis ton serviteur, car enfin je le suis ;
je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route
et les jours et les nuits.

Remplis-moi d’un esprit qui me fasse comprendre
ce qu’ordonnent de moi tes saintes volontés,
et réduis mes desirs au seul desir d’entendre
tes hautes vérités.

Mais désarme d’éclairs ta divine éloquence,
fais-la couler sans bruit au milieu de mon cœur :
qu’elle ait de la rosée et la vive abondance
et l’aimable douceur.

Vous la craigniez, hébreux, vous croyiez que la foudre,
que la mort la suivît, et dût tout désoler,
vous qui dans le désert ne pouviez vous résoudre
à l’entendre parler.

" Parle-nous, parle-nous, disiez-vous à Moïse,
mais obtiens du Seigneur qu’il ne nous parle pas ;
des éclats de sa voix la tonnante surprise
seroit notre trépas. "