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et rencontre la croix qu’il y porte avec lui.

Regarde sous tes pieds, regarde sur ta tête,
regarde-toi dedans, regarde-toi dehors,
n’oublie aucuns secrets, n’épargne aucuns efforts,
tu trouveras partout cette croix toujours prête.
Tu trouveras partout tes secrets confondus,
ton espérance vaine et tes efforts perdus,
si tu n’es en tous lieux armé de patience :
c’est là l’unique effort qui te puisse en tous lieux
sous un ferme repos calmer la conscience,
et te prêter une aide à mériter les cieux.

Porte-la de bon cœur, cette croix salutaire,
que tu vois attachée à ton infirmité ;
fais un hommage à Dieu d’une nécessité,
et d’un mal infaillible un tribut volontaire.
Elle te portera toi-même en tes travaux,
elle te conduira par le milieu des maux
jusqu’à cet heureux port où la peine est finie ;
mais ce n’est pas ici que tu dois l’espérer :
la fin des maux consiste en celle de la vie,
et l’on trouve à gémir tant qu’on peut respirer.

Si c’est avec regret, lâche, que tu la portes,
si par de vains efforts tu l’oses rejeter,