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Loin, consolations funestes,
qui m’ôtez la componction !
Loin de moi ces pensers qui semblent tous célestes,
et m’enflent de présomption !
Dieu n’a pas toujours agréable
tout ce qu’un dévot trouve aimable ;
toute élévation n’a pas la sainteté :
on peut monter bien haut sans atteindre aux couronnes ;
toutes douceurs ne sont pas bonnes,
et tous les bons desirs n’ont pas la pureté.

J’aime, j’aime bien cette grâce
qui me sait mieux humilier,
qui me tient mieux en crainte, et jamais ne se lasse
de m’apprendre à mieux m’oublier :
ceux que ses dons daignent instruire,
ceux qui savent où peut réduire
le douloureux effet de sa substraction,
jamais du bien qu’ils font n’osent prendre la gloire,
jamais n’ôtent de leur mémoire
qu’ils ne sont que misère et qu’imperfection.

Qu’une sainte reconnoissance
rende donc à Dieu tout le sien ;
et n’impute qu’à toi, qu’à ta propre impuissance,