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quiconque s’étudie à marcher sur ses pas,
apprend si bien à fuir ces dangereux appas,
que d’une telle chute il devient incapable :
rien de la part des sens ne le sauroit toucher ;
et loin de prêter l’âme à leurs vaines délices,
les grands travaux pour Dieu, les rudes exercices,
sont tout ce qu’en la vie il se plaît à chercher.

Quand donc tu sens parmi ton zèle
quelque douceur spirituelle
dont s’échauffe ta volonté,
rends grâces à ton Dieu de ce feu qu’elle excite,
et reconnois que c’est un don de sa bonté,
et non l’effet de ton mérite.

Quoique ce soit un bien sur tous autres exquis,
d’une excessive joie arrête la surprise :
n’en sois pas plus enflé quand il t’en favorise,
et n’en présume pas déjà le ciel acquis ;
en toutes actions sois-en mieux sur tes gardes ;
que ton humilité sache s’en redoubler :
plus il te donne à perdre, et plus tu dois trembler ;
tant plus il t’enrichit, et tant plus tu hasardes.