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CHAPITRE IX.

du manquement de toute sorte de consolations.


Notre âme néglige sans peine
la consolation humaine,
quand la divine la remplit :
une sainte fierté dans ce dédain nous jette,
et la parfaite joie aisément établit
l’heureux mépris de l’imparfaite.

Mais du côté de Dieu demeurer sans douceur,
quand nous foulons aux pieds toute celle du monde,
accepter pour sa gloire une langueur profonde,
un exil où lui-même il abîme le cœur,
ne nous chercher en rien alors que tout nous quitte,
ne vouloir rien qui plaise alors que tout déplaît,
n’envoyer ni desirs vers le propre intérêt,
ni regards échappés vers le propre mérite :
c’est un effort si grand, qu’il se faut élever
au-dessus de tout l’homme avant que l’entreprendre ;
sans se vaincre soi-même on ne peut y prétendre,
et sans faire un miracle on ne peut l’achever.