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cette âme en crut ainsi la divine bonté,
et soudain vit céder à la tranquillité
les agitations qui l’avoient ébranlée ;
un parfait abandon au souverain vouloir
dans l’avenir obscur ne chercha plus à voir
que les moyens de plaire à l’auteur de sa joie ;
un bon commencement fit son ambition,
et son unique soin fut de prendre la voie
qui pût conduire l’œuvre à sa perfection.

Espère, espère en Dieu, fais du bien sur la terre,
tu recevras du ciel l’abondance des biens :
c’est par là que David t’enseigne les moyens
de te rendre vainqueur en cette rude guerre.
Une chose, il est vrai, fait souvent balancer,
attiédit en plusieurs l’ardeur de s’avancer,
et dès le premier pas les retire en arrière :
c’est que leur cœur, sensible encore aux voluptés,
ne s’ouvre qu’en tremblant cette rude carrière,
tant il conçoit d’horreur de ses difficultés.

L’objet de cette horreur te doit servir d’amorce,