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mais du solide bien l’heureuse plénitude :
tes yeux admireront son immense valeur ;
tu l’obtiendras sans peine et sans inquiétude,
et la posséderas sans crainte et sans douleur.
Ne dors pas cependant, prends courage, et l’emploie
aux précieux effets d’un vertueux propos :
d’une heure de travail doit naître un long repos,
d’un moment de souffrance une éternelle joie.
C’est Dieu qui te promet cette félicité :
si tu sais le servir avec fidélité,
il sera comme toi fidèle en ses promesses ;
sa main quand tu combats cherche à te couronner,
et sa profusion, égale à ses richesses,
ne voit tous ses trésors que pour te les donner.

Conçois, il t’en avoue, une haute espérance
de remporter la palme en combattant sous lui ;
espère un plein triomphe avec un tel appui ;
mais garde-toi d’en prendre une entière assurance.
Les philtres dangereux de cette illusion
charment si puissamment, que dans l’occasion
nous laissons de nos mains échapper la victoire ;
et quand le souvenir d’avoir le mieux vécu
relâche la ferveur à quelque vaine gloire,