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de ce parfait amour le salutaire excès
près de l’objet aimé lui donne un sûr accès ;
mais lorsque le pécheur aime encor que du vice
la funeste douceur dans son âme se glisse,
il n’est pas merveilleux s’il tremble incessamment
au seul nom de la mort ou de ce jugement.

Il est bon toutefois que l’ingrate malice,
en qui l’amour de Dieu cède aux attraits du vice,
du moins cède à son tour à l’effroi des tourments
qui l’arrache par force à ses déréglements.
Si pourtant cette crainte est en toi la maîtresse,
sans que celle de Dieu soutienne ta foiblesse,
ce mouvement servile, indigne d’un chrétien,
dédaignera bientôt les sentiers du vrai bien,
et te laissera faire une chute effroyable
dans les piéges du monde et les filets du diable.