Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/181

Cette page n’a pas encore été corrigée

et qui se tient tel en vivant,
qu’il veut que la mort le rencontre !
Toi qui prétends à bien mourir,
écoute l’art d’en acquérir
la véritable confiance,
et vois quel est ce digne effort
qui peut mettre ta conscience
au chemin d’une bonne mort :

Un parfait mépris de la terre,
des vertus un ardent desir,
suivre sa règle avec plaisir,
faire au vice une rude guerre,
s’attacher à son châtiment,
obéir tôt et pleinement,
se quitter, se haïr soi-même,
et supporter d’un ferme esprit
l’adversité la plus extrême
pour l’amour seul de Jésus-Christ.

Mais il faut une âme agissante,
tandis que dure ta vigueur ;
où la santé manque de cœur,
la maladie est impuissante :
ses abattements, ses douleurs,
rendent fort peu d’hommes meilleurs,