Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/180

Cette page n’a pas encore été corrigée

sans la croire plus assurée
d’atteindre au retour du soleil.

Tiens ton âme toujours si prête,
que ce glaive en l’air suspendu
jamais sans en être attendu
ne puisse tomber sur ta tête.
Souvent, sans nous en avertir,
la mort, nous forçant de partir,
éteint la flamme la plus vive ;
souvent tes yeux en sont témoins,
et que le Fils de l’homme arrive
alors qu’on y pense le moins.

Cette dernière heure venue
donne bien d’autres sentiments,
et sur les vieux déréglements
fait bien jeter une autre vue.
Avec combien de repentirs
voudroit un cœur gros de soupirs
pouvoir lors haïr ce qu’il aime,
et combien avoir acheté
le temps de prendre sur soi-même
vengeance de sa lâcheté !

Oh ! qu’heureux est celui qui montre
à toute heure un esprit fervent,