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Comme ces deux trésors étoient inséparables,
un moment perdit tous les deux ;
et le même péché qui nous fit tous coupables,
nous fit aussi tous malheureux.

Prends donc, prends patience en un chemin qu’on passe
sous des orages assidus,
jusqu’à ce que ton Dieu daigne te faire grâce,
et te rendre les biens perdus ;

Jusqu’à ce que la mort brise ce qui te lie
à cette longue infirmité,
et qu’en toi dans le ciel la véritable vie
consume la mortalité.

Jusque-là n’attends pas des plus saints exercices
un long et plein soulagement :
le naturel de l’homme a tant de pente aux vices,
qu’il s’y replonge à tout moment.

Tu pleures pour les tiens, pécheur, tu t’en confesses,
tu veux, tu crois y renoncer ;
et dès le lendemain tu reprends les foiblesses
dont tu te viens de confesser.

Tu promets de les fuir quand la douleur t’emporte