Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/127

Cette page n’a pas encore été corrigée


Non, il n’en faut souffrir l’effet ni la pensée ;
mais quand on voit qu’un autre a besoin de secours,
d’une bonne œuvre commencée
on peut, pour le servir, interrompre le cours.

Une bonne action a toujours grand mérite,
mais pour une meilleure il nous la faut quitter :
c’est sans la perdre qu’on la quitte,
et cet échange heureux nous fait plus mériter.

La plus haute pourtant n’attire aucune grâce,
si par la charité son effet n’est produit ;
mais la plus foible et la plus basse,
partant de cette source, est toujours de grand fruit.

Ce grand juge des cœurs perce d’un œil sévère