Que je vous laisse ici, de nuit, sans compagnie ?
C’est faire à votre tour trop de cérémonie.
Peut-être qu’à Paris j’aurois besoin de vous ;
Mais je ne crains ici ni rivaux, ni filous.
Ami, pour des rivaux, chaque jour en fait naître ;
Vous en pouvez avoir, et ne les pas connoître :
Ce n’est pas que je veuille entrer dans vos secrets ;
Mais nous nous tiendrons loin en confidents discrets.
J’ai du loisir assez.
Vous saurez mon secret touchant cette maîtresse :
Elle demeure, ami, dans ce grand pavillon.
Tout se prépare mal à cet échantillon.
Est-ce où je pense voir un linge qui voltige ?
Justement.
Elle est belle ?
Assez.
Et vous oblige ?
Je ne saurois encore, s’il faut tout avouer,
Ni m’en plaindre beaucoup, ni beaucoup m’en louer ;
Son accueil n’est pour moi ni trop doux ni trop rude :
Il est et sans faveur et sans ingratitude,
Et je la vois toujours dedans un certain point
Qui ne me chasse pas et ne l’engage point.