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présente, et que je vous exprime par eux les plus véritables sentiments de mon âme :

QuodTotum muneris hoc tui est,
Quod monstror digito prœtereuntium,
QuodScenæ non leivis artifex :
Quod spiro et placeo, si placeo, tuum est[1].

Je n’ajouterai qu’une vérité à celle-ci, en vous suppliant de croire que je suis et serai toute ma vie, très-passionnément[2],

MONSEIGNEUR,

De V. É.,
Le très-humble, très-obéissant,
et très-fidèle[3] serviteur,
Corneille.



  1. « C’est par ta faveur uniquement (Horace parle à la muse) que les passants me montrent du doigt, comme donnant au théâtre des œuvres qui ont leur prix. Que je respire et que je plaise (si vraiment je plais), c’est à toi que je le dois. » (Livre I, ode iii, vers 21-24.) Dans Horace le troisième vers est :
    Romanæ fidicen lyræ.
  2. « Cette expression passionnément montre combien tout dépend des usages. Je suis passionnément est aujourd’hui la formule dont les supérieurs se servent avec les inférieurs. » (Voltaire.)
  3. Var. (édit. de 1647 et de 1656) : et très-obligé.