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mangé. Brigitte trouva cet endroit charmant ; ce serait, disait-elle, sa promenade favorite. La verdure y était d’une fraîcheur ravissante ; aussi Kitty s’y trouvait-elle si bien qu’elle avait été rarement tentée de descendre au jardin. On voyait bien çà et là sur quelques couches l’empreinte d’une petite patte qu’on ne pouvait méconnaître ; mais elle n’avait commis aucun dégât appréciable, et il était évident qu’elle était venue plutôt en amateur, et dans un but de promenade, que pour satisfaire son appétit.

Du Sommet, Marc montra à sa femme les poules qui s’étaient considérablement multipliées. Deux ou trois couvées étaient écloses depuis un mois, et, très-heureusement, tout cela avait trouvé sa vie sur les rochers extérieurs sans venir fourrager dans le jardin. En retournant au navire, il eut l’idée d’aller regarder dans une petite tonne défoncée, dans laquelle il avait mis de la paille, et où il trouva, comme il s’y attendait, quelques œufs frais. Il les donna à Brigitte, et il fut convenu que ce serait la base de leur déjeuner du lendemain.

Comme tout s’animait maintenant de la présence de sa chère compagne ! Il faudrait avoir été longtemps soi-même privé de toutes les joies de la famille, sans espoir de les retrouver jamais, pour comprendre les délices qui inondaient son âme en la sentant s’appuyer sur son bras ; et lorsqu’ils rentrèrent dans la cabine, et qu’ils tombèrent tous deux à genoux, jamais deux âmes plus pieuses ni plus reconnaissantes ne s’étaient réunies dans une même prière !