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étaient d’abord barbouillées avec une terre d’une couleur quelconque, puis un ouvrier traçait des raies blanches autour de chaque pierre ; il y en avait par millions. Cet ingénieux travail donnait au local le mérite d’une agréable recherche de détail ; il imprimait à l’architecture en général une grandeur basée sur la table de multiplication. Si on ajoute le noir des chevaux de frise, le blanc des escaliers placés en dehors, et une espèce de collier d’une couleur éclatante qui s’étend au-dessous des toits, l’effet total sera assez semblable à celui d’un peloton de tambours en vestes rouges, galons de coton, parements et collets blancs. Ce qui rend la similitude plus frappante, c’est qu’il n’y avait pas deux personnes de peloton qui fussent de la même taille ; ce que l’on rencontre souvent dans notre musique militaire.





CHAPITRE XXV.


Principe fondamental, loi fondamentale et erreur fondamentale.



Le peuple de Leaplow est remarquable par la prudence de ses actes, la modération de ses vues et une profonde sagesse. Il est superflu de dire qu’un tel peuple ne montre jamais un empressement peu convenable ; aussi, quoique j’eusse été légalement naturalisé et régulièrement élu au grand conseil dans l’espace de vingt-quatre heures, trois jours entiers me furent accordés avant d’exercer mes nouvelles et importantes fonctions, pour étudier les institutions et approfondir le génie d’une nation qui, suivant sa propre opinion, n’a pas d’égal dans le ciel, sur la terre, ou dans les profondeurs de l’Océan. Je mis ce délai à profit, et je saisis un moment favorable pour faire part au lecteur de quelques-unes de mes acquisitions sur cet intéressant sujet.

Les institutions de Leaplow se divisent en deux grandes catégories morales : — les légales et les substitutives ; les premières ren-