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ce point particulier de notre philosophie, et pour le moment nous ajournerons ce sujet.

— Vous me permettrez toutefois, docteur Reasono, en vertu de la clause lre art. 5, du protocole n° 1 (protocole qui, s’il n’a pas été positivement adopté, doit être considéré comme étant du moins l’esprit de celui qui l’a été plus tard), de vous demander si le calcul des révolutions de la vérité ne conduit pas à de dangereuses extravagances morales, à de funestes théories spéculatoires, enfin à un bouleversement de la société ?

Le philosophe se retira un instant avec lord Chatterino, pour délibérer s’il était prudent d’admettre la validité du protocole n° 1, même d’une manière aussi indirecte. Il fut décidé entre eux qu’attendu qu’une pareille admission pourrait ramener sur le tapis toutes les questions périlleuses dont on s’était si heureusement débarrassé, la clause lre de l’art. 5 se rattachant intimement à la clause 2 ; les clauses 1 et 2 formant l’ensemble de l’article, ledit article 5, dans son entier, faisant partie de l’acte complet, et la doctrine des interprétations exigeant qu’on interprétât les actes, comme les intentions, par leur tendance générale, et non par telle ou telle clause particulière, — il serait dangereux pour les intérêts de la conférence de permettre qu’on en fît l’application. Toutefois, sous réserve de toute protestation contre le précédent que l’on pourrait tirer de cette concession, il serait convenable d’accorder comme acte de courtoisie ce que l’on refusait comme droit. Alors le docteur Reasono m’apprit que ces calculs des révolutions de la vérité amenaient en effet certaines extravagances morales, et, dans plusieurs cas, des théories désastreuses ; que l’académie de Leaphigh et, — aussi loin que ses observations s’étendaient, — celles de tous les autres pays avaient trouvé le sujet de la vérité, et surtout de la vérité morale, celle de toutes la plus difficile à traiter, la plus sujette aux abus, et la plus dangereuse à promulguer. On me promit de plus, pour une époque ultérieure, des renseignements détaillés sur cette branche du sujet.

— Pour reprendre le cours régulier de ma dissertation, poursuivit le docteur Reasono après avoir fait poliment cette légère digression, nous divisons maintenant ces parties de la création en nature animale et végétale. La première se subdivise en perfectible, non perfectible et rétrograde. La classe perfectible comprend toutes