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Si l’on considère combien les Colonies anglaises des Antilles fournissent peu de denrées coloniales de leur crû ; si l’on considère que cette Jamaïque, dont on parle tant, n’est pour l’Angleterre qu’un entrepôt pour le commerce qu’elle fait dans le golfe du Mexique et sur les côtes espagnoles de cette partie ; si l’on considère enfin que cette isle est menacée sans cesse d’une révolution par les nègres de la montagne bleue, on sentira que les Anglois en abandonneroient facilement le sol peu productif aux esclaves révoltés, pourvu qu’ils pussent en conserver les ports et les rades, qui leur serviroient toujours pour leur commerce des Indes occidentales.

Supposons, pour un moment, toutes les Antilles Abandonnées aux esclaves révoltés, et toutes les cultures détruites, et examinons ensuite dans quelle position se trouveroient toutes les puissances de l’Europe à l’égard de la Grande-Bretagne. La France, puissance maritime, perdant tout son commerce, obligée de faire face, sur son continent, à toutes les puissances coalisées cont’elle, abandonneroit nécessairement sa marine, pour réunir tous ses moyens de défenses sur son territoire. L’Angleterre, au contraire, dont la marine se soutiendroit par son commerce de l’Inde, deviendroit formidable, et auroit bientôt réduit toutes les autres puissances, sur-tout cette Espagne, dont elle convoite depuis si longtemps les terres et les trésors

    et leurs cours sacrifient les hommes et leurs propriétés à ce qu’ils appellent leur gloire. Si l’on pouvoit, encore en douter, qu’on se rappelle la caste des Indiens presque détruite dans le Nouveau-Monde, les Vêpres siciliennes, la Saint-Barthélemy, les massacres des Vaux, ceux de l’Irlande, l’embrasement du Palatinat, etc. etc. etc., enfin les derniers projet de la cour de Versailles, en 1789 et années suivantes.