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CONTES SECRETS RUSSES

un peu comme je l’ai étroit ! — Laisse, je vais essayer si cela ira. »

L’effet suivit aussitôt les paroles. Dans le premier moment, la jeune fille se mit à crier de toutes ses forces : « Oh ! qu’il me fait mal, comme il mord ! — N’aie pas peur, il n’a pas assez de place, voilà pourquoi il est fâché. — Vois-tu ! je te le disais bien qu’il n’y avait pas de place pour lui ! — Attends un peu, tout à l’heure il sera plus au large. » Quand elle commença à jouir, Machourka s’écria : « Ah ! mon âme, avec ton trésor on pourrait gagner de l’argent ! » À la fin ils s’endormirent ; elle s’éveilla la nuit et baisa le derrière de son amant, croyant l’embrasser sur le visage. Le jeune homme, qui avait trop bien soupé, lâcha un vent. « Eh ! Vania, » dit Machourka, « tu as l’haleine d’un scorbutique ! »



XXI

LES MOUJIKS ET LE BARINE


Un barine était allé un dimanche à la messe. Pendant qu’il priait Dieu, un moujik vint tout à coup se placer devant lui, et ce fils de chien lâcha un vent des plus fétides. « Quel drôle ! Comme il pue ! » pensa le barine et, s’approchant