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— Ce n’est pas tout, ajouta le bon Dieu, je dois te dire que mon âne ne mange point. Chaque fois qu’il semblera avoir faim et qu’il braira comme pour demander sa bronée, tu prendras un bâton et frapperas dessus à tour de bras jusqu’à ce qu’il se taise.

Le meunier était ravi comme bien on pense.


III

Lorsque les sept années furent écoulées, le bon Dieu, toujours accompagné de saint Pierre et de saint Jean, revint à Bel-Air chercher son âne.

Le meunier avait fait fortune, car sa bête qui, en effet, ne mangeait point, avait travaillé comme quatre animaux de son espèce.

Il la rendit au bon Dieu et lui remit le montant exact des oboles amassées, jour par jour, qui formaient un assez joli chiffre.

Le Seigneur se rendit à l’auberge de Bout-de-Lande.

— Nous reconnaissez-vous ? dit-il à la bonne femme qui vint au-devant d’eux, voilà juste sept ans que nous sommes venus déjeuner ici.