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— Tu n’as pas été longtemps à découvrir cette bague, s’écria le roi, et par conséquent ta peine n’a pas été grande ; aussi tu vas être soumis à une seconde épreuve. Je vais faire verser sur la pelouse du jardin six sacs de sable, et tu n’épouseras ma fille que si tu peux, la nuit prochaine, ramasser ce sable avec les mains, sans en oublier un seul grain, et le remettre dans les sacs.

— Ce que vous me demandez est impossible, répondit Jean, autant m’envoyer prendre la lune avec les dents.

— Tu peux toujours essayer ; mais si tu ne réussis pas, il sera inutile de te représenter au Palais.

Le pauvre voyageur s’en alla, tout déconfit, s’asseoir sur un banc du jardin, regardant le sable que des valets, en riant, étendaient devant lui avec un rateau. Il n’eut même pas le courage de bouger et bientôt s’endormit.

Grande fut sa surprise, le lendemain matin, de voir la pelouse nettoyée, et tout le sable enfermé dans les sacs. Il n’osait en croire ses yeux.

Tout à coup il aperçut une fourmi qui