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lendemain matin ; mais lorsqu’il vit le jour pénétrer chez lui, il crut avoir fait un mauvais rêve et attribua à l’ivresse l’histoire de la tête de mort qu’il finit par oublier complètement.

La messe de mariage eut lieu à Bruz. Après la cérémonie, on alla manger la beurrée dans les divers cabarets du bourg et l’on ne revint à Pont-Péan que pour le repas.

C’était en octobre ; la nuit vient de bonne heure et, lorsque les invités entrèrent dans la grange où le festin devait avoir lieu, il faisait quasiment nuit. On alluma quelques quinquets fumeux apposés aux poutres.

Les servantes apportèrent les soupières pleines de soupe.

Lorsqu’on enleva le couvercle de celle qui avait été placée devant la mariée, il en sortit une tête de mort qui se mit à sauter sur la table autour des assiettes et des plats.

Les femmes jetèrent des cris perçants et se sauvèrent. La mariée eut une crise de nerfs, perdit connaissance, et l’on fut obligé de l’emporter chez elle. Aussitôt qu’on l’eut enlevée, la tête de mort disparut et les hommes,