Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/294

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA TÊTE DU MORT.

Il y a bien près de cent ans, une jeune femme vint s’offrir comme domestique dans une auberge de Pont-Péan, qui servait de pension à des employés de la Mine. Elle semblait honnête et fut acceptée.

Cette femme, étrangère au pays, était fort belle, mais d’une beauté étrange : ses yeux noirs, durs et brillants, semblaient lire jusqu’au fond de l’âme de ceux qu’elle regardait. Jamais elle ne riait ni ne plaisantait avec qui que ce soit, et semblait même sous l’empire de souvenirs pénibles.

Elle produisit une vive impression sur l’esprit d’un comptable de la Mine, qui en devint éperdument amoureux.

Il demanda sa main qu’elle refusa d’abord, bien que ce fut un parti avantageux pour une servante. Le jeune homme ne se découragea pas : il redoubla d’attentions pour elle, et s’y prit de telle façon qu’il finit par vaincre sa résistance et la décida à l’épouser.

Le jour de la noce ayant été fixé, le fiancé