Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LES BÊTES QUI CAUSENT.

La fermière Jeanne Gautier, qui demeurait au Plessis-Godard, dans la paroisse de Pancé, avait son homme depuis longtemps malade, lorsqu’elle fut invitée à une noce, au village de la Boufetière.

Cette femme, jeune encore, aimait beaucoup la danse, et bien que son mari fut plus souffrant que de coutume, elle n’hésita pas à se rendre à la fête.

Elle chargea sa voisine, Mélanie Robin, de garder le malade et de soigner sa vache, son coq, sa jument, son veau et son cochon, promettant de revenir à trois heures de la vêprée, et de donner à la gardienne un boisseau de grain râtis.

— Je veux bien vous remplacer, avait dit la voisine ; mais jusqu’à trois heures seulement. J’ai besoin d’être de retour chez moi à cette heure-là.

— Oui, oui, c’est entendu, je reviendrai de bonne heure.

Mais entraînée par le plaisir de la danse,