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Le sorcier lui demanda, comme à l’ordinaire, à lui laisser son sac pour un instant, et la vieille y consentit.

Lorsque la bouillie fut cuite, la bonne femme avec une cuillère de bois remplit six grandes écuelles de terre. Elle fit ensuite un trou dans la bouillie, au milieu de chaque vase, y mit un gros morceau de beurre et dit d’un air satisfait : « Voilà le dîner des ouvriers préparé. Maintenant, ajouta-t-elle, en s’adressant aux enfants, à votre tour, les mioches ; que ceux d’entre vous qui veulent gratter la bassine prennent place tout autour. »

— Moi, je veux bien, dit une voix plaintive qui s’échappa du sac.

— Qui vient de parler là ? s’écria la mère.

— C’est moi, ma marraine ; moi, Yvonnette, votre filleule, qui suis enfermée dans le sac du sorcier.

La vieille courut au sac, l’ouvrit et en fit sortir la petite fille qui, pâle et défaite, se précipita à son cou et demanda sa part de bouillie, car elle mourait de faim.

— Comment te trouves-tu là ? Que t’est-il arrivé ? demandèrent la bonne femme et les enfants.