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— Et qu’exigez-vous en échange ? demanda le docteur.

— Rien, ou presque rien. Tu n’auras, pour me satisfaire, qu’à noter, — mais très exactement, — les défauts et les vices de toutes les personnes que tu seras appelé à soigner.

— C’est un triste métier que vous me faites faire, répondit le jeune homme.

— Tu es libre de refuser.

— Non, j’accepte, car il faut que je fasse fortune promptement.

— Très bien ; mais remplis scrupuleusement tes engagements ou autrement il t’arriverait malheur.

— Je ferai mon devoir.

Lorsque le docteur eut rappelé à la vie des moribonds indigents, et refusé de donner ses soins à des personnes riches, on le considéra comme un grand savant. Il n’est pas de bassesses qu’on ne fit, près de lui, après l’avoir dédaigné si longtemps. Jusqu’à son valet qui fut l’objet d’attentions et de prévenances de la part des autorités du pays.