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rois épousaient des bergères — qui n’en étaient pas plus mauvaises reines pour cela — la mère du jeune prince consentit au mariage, et le jour de la noce fut bientôt fixé.

La reine dit à sa future bru : « Ma chère enfant, voici toutes les étoffes destinées à composer ton trousseau. Je t’engage à le préparer toi-même, car nulle ouvrière ne le réussira mieux. »

Nouvel embarras de la fiancée qui se retira dans sa chambre en se demandant si, cette fois encore, elle allait être secourue.

Au même instant elle aperçut un petit nain, qui était entré par le trou au chat pratiqué dans la porte. Il s’avança vers la future princesse, lui fit une révérence cérémonieuse en disant :

« Charmante damoiselle, je connais vos soucis et viens y mettre un terme. Je suis tailleur de mon état, et j’ai à mon service un bataillon de petits couturiers. Ne craignez rien, dans un instant votre trousseau sera prêt. Seulement n’oubliez pas d’inviter à votre noce le petit père Ragolu, ou sans cela vous vous en repentiriez. »