Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/207

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Des couvreurs, occupés à réparer le toit de l’église, avaient senti l’odeur de l’oie, et étaient descendus voir d’où venait ce parfum alléchant. Trouvant la bête cuite à point, ils l’avaient dévorée à belles dents, et placé les os dans les mains des saints de l’autel.

Le curé dit à sa servante : « Va vite chercher l’oie que nous nous régalions. »

La fille y alla et revint aussitôt en criant au miracle ! « Les saints, dit-elle, ont mangé l’oie ! »

Le prêtre se rendit à son tour dans l’église, et lorsqu’il vit les saints brandissant les tibias de l’oie, il se prosterna la face contre terre, demandant à Dieu pardon de sa gourmandise, ne doutant pas que c’était une punition du ciel.

Conté par Nenotte Jumel, âgée de 68 ans,
couturière à la journée (Bain).