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la cour, prenez cette énorme corde qui pend à l’échelle du couvreur, et revenez me lier les pieds et les mains. »

La bonne femme éperdue, courut détacher de l’échelle la corde qui retenait l’échafaud du couvreur sur le toit, et aussitôt ce dernier fut précipité par terre. Dans sa chute, il se brisa une jambe et s’enfonça deux ou trois côtes.

Le tailleur ayant de nouveau perdu connaissance, les deux ennemis furent placés sur un brancard et transportés, dans la même charrette à l’hôpital de la ville voisine.

On les mit l’un près de l’autre, dans des lits d’où ils purent converser lorsqu’ils entrèrent en convalescence. Ils se rendirent bientôt quelques petits services, et en vinrent, en riant, à énumérer toutes les misères qu’ils s’étaient faites, et convinrent enfin qu’ils avaient été bien sots de se nuire de la sorte.

Leur guérison s’effectua en même temps, et ils s’en retournèrent chez eux se donnant le bras comme de vieux amis, et se promettant bien de rester unis le reste de leurs jours.

(Ce conte a été recueilli à la Guerche
par M. More, agent-voyer de canton.)