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crative que celle de son voisin, s’était payé le luxe d’un petit jardin qu’il cultivait, matin et soir, avant et après sa journée.

Le second, pauvre boiteux, qui, à cause de son infirmité s’était vu obligé d’apprendre le métier de tailleur de campagne, — métier qui vous empêche tout juste de mourir de faim, — supportait sa misère en chantant des chansons.

Comme toutes les personnes à la vie sédentaire, ce pauvre diable avait éprouvé le besoin d’avoir près de lui un être pour le distraire. Il n’avait choisi ni un chat, ni un chien, ni un serin, mais bien une poule, qui lui tenait société et mangeait les miettes de pain tombées par terre.

Il arrivait souvent que la poule n’ayant pas suffisamment de nourriture à la maison, s’en allait dans le jardin du voisin picorer les salades et dévaster les plates-bandes.

Le couvreur la surprit plusieurs fois en flagrant délit de vol, et, furieux, la chassa à coups de pierres, et invita le tailleur à la renfermer.

Il ne fut tenu aucun compte de l’observa-