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dans la terre, et tu mettras la tête dessus ; puis, de ta petite gaulette, tu les frapperas trois fois, en prononçant la formule ordinaire, et en ajoutant ce que tu voudras pour obtenir la chose qui devra assurer le bonheur de ta vie. Après cela, tu n’auras plus à compter sur moi, car je quitte ce pays pour n’y plus revenir.

La jeune fille eut beaucoup de peine en apprenant qu’elle allait perdre sa bienfaitrice. Elle se conforma, toutefois, à ses recommandations, se procura les pieds et la tête du mouton. Elle piqua les premiers en terre, mit la tête dessus, et frappa trois coups de sa petite gaulette, en disant :

« Paine et vine et viande,
« Mes sept faix de buchettes serrés,
« Mes sept fusiaux de fi filés
« Et un biau châtiau pour me loger ».

Elle n’eut pas plutôt prononcé ce souhait qu’elle se trouva transportée au loin devant un merveilleux palais dont les portes s’ouvrirent devant elle, et où elle retrouva les garçons qui avaient l’habitude de la servir