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Désirée manqua mourir de frayeur à la vue de cet énorme géant qui ouvrait une bouche démesurée en laissant voir des dents formidables. C’était sa manière à lui de manifester sa joie.

La malheureuse crut que c’était pour l’avaler, et jeta des cris perçants quand elle le vit s’avancer pour la prendre.

La femme de l’ogre intervint fort heureusement et supplia son mari de lui permettre de donner du feu à la petite fille et de la renvoyer. « C’est, lui dit-elle, la sœur de nos bons voisins les bûcherons, qui seraient vraiment désolés de ne plus la revoir. Rends-lui la liberté, je t’en supplie. »

L’ogre se récria d’abord très fort, mais finit cependant par se laisser fléchir parce qu’il venait de faire un copieux repas et que sa femme lui en promettait un pareil pour son souper. Désirée put donc s’en retourner.

Malheureusement, on se familiarise vite avec le danger, et une troisième fois elle laissa son feu s’éteindre.

L’ogre qui se trouvait encore là se montra moins traitable que précédemment. Malgré