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que Désirée s’était oubliée à donner à manger à ses oiseaux, le feu s’éteignit.

Elle pleura longtemps son étourderie. Cependant, comme l’heure du dîner approchait, il fallut bien aller chercher du feu dans la maison de l’ogre.

Ce ne fut pas sans hésitation et sans crainte qu’elle s’y résigna.

Par bonheur la femme de l’ogre était seule. En voyant la pauvre enfant tout en larmes, elle en eut pitié et s’empressa de lui remettre du feu, en lui disant : « Sauve-toi vite, car j’attends mon mari à l’instant même. »

La fillette traversait la cour de la maison pour s’en retourner, quand elle vit l’ogre qui rentrait. Elle n’eut que le temps de se blottir sous une brouette, qui se trouvait là par hasard, avant d’être aperçue par le mangeur de chair humaine.

Ce dernier passa près d’elle en dilatant les narines et en disant :

« Tiens ! tiens ! Il y a une souris de prise à la maison, car ça sent rudement la chair fraîche. »

Désirée tremblait comme la feuille. Aussi-