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roit sans doute pour la vanger, & si ce malheur nous arrivoit qu’aurions nous à dire à cela.

Attendre une occasion plus sure n’étoit point du goût de Pigriéche, l’ardeur de se deffaire de sa rivale, surmontoit la peur des accidens que sa mere lui vouloit faire apprehender, & sans pouvoir lui donner de bonnes raisons pour combattre les siennes. Elle l’auroit emporté par ses criailleries & ses importunités, si Richarde, pour derniere ressource ne s’étoit pas avisée de lui dire que quand Liron seroit morte, personne ne sçauroit ôter les touffes de roseaux & de glayeuls dont sa tête étoit ombragée, tu peus croire, ajouta-t-elle, que cette verdure ne tombant point, & d’autre y revenant sans cesse, tu serois incessamment accablée de ce poids desagréable. Ainsi avant de nous priver de Li-