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d’apprendre sa demeure à ce mortel trop charmant, de ne le plus revoir, & commençoit même à se repentir de son trop de retenue.

Ce qui la consoloit, c’étoit la réflexion qu’elle faisoit sur ce que le Meunier lui avoit promis qu’elle seroit heureuse. Eh ! le moyen qu’elle pût jamais l’être, si son Amant avoit changé, & ne répondoit plus aux sentimens qu’elle avoit pour lui.

Attendons tout du tems, disoit-elle, puisque je dois être heureuse, je reverrai sûrement un homme qui peut seul faire mon bonheur. S’entretenant dans des pensées si flateuses, elle se rendit chez Richarde, qui fut terriblement étonnée de ne pas la revoir estropiée, ou du moins moulue de coups, comme avoient été tous ceux qui avoient fait le voyage