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assez mal-adroite pour cueillir quelques-unes des fleurs que vous voulez laisser monter en graine ?


Le Meunier sourit à ce discours, & comprenant sa pensée : Vous n’avez rien à craindre, lui dit-il, je ne prends pas la peine d’en garder de la graine, la pépiniere de ces fleurs étant intarissable ; mais puisque votre défiance ou votre discrétion vous empêche de les choisir, je vais le faire pour vous, & vous n’y perdrez pas, car je suis persuadé que vous n’en auriez pas pris autant que je vous en donnerai.

II en fit éfectivement deux fort gros bouquets : En voici un pour votre marâtre, lui dit-il, c’est le plus gros ; & celui-ci est pour vous : Tenez, aimable Lisimene, ajouta-t-il, écoutez-moi, & faites une grande attention à ce que je vais vous dire : Remarquez celui que