donc naturellement à ce généreux Meûnier, la nécessité où elle se trouvoit d’abuser de sa complaisance, & la répugnance qu’elle y avoit.
Vous avez tort, Princesse, lui dit-il, ce trésor qui vous semble si précieux est trop peu de chose pour moi, pour vous obliger à faire des façons ; ainsi vous pouvez choisir hardiment les fleurs qui vous paroîtront les plus belles, & en faire le bouquet qu’on vous demande. Mais Lisimene qui n’oublioit pas les leçons de Cristaline, se mit à sourire, & regardant le Meunier d’un air fin : Je vous rends graces, Seigneur, lui dit-elle, en branlant la tête, mais je ne pousserai point, s’il vous plaît, la témérité, jusqu’à choisir entre tant de belles choses : Qui sçaît ajouta-t-elle, adroitement, si je ne serois pas