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Pere (s’écria Parfait) moi, haïr Lisimene ! dont tout le monde parle comme de la beauté la plus touchante, quels cœurs seroient assez féroces ? loin d’avoir de la haine pour elle, pour n’être pas touché de sa vertu, de ses attraits & de ses infortunes. Non assurément, je ne la hais pas, mes sentimens sont bien éloignés de ceux que vous m’attribuez ; je n’aurois pas été non plus insensible au désir de régner & d’être tout à la fois uni à une illustre personne, pour laquelle j’ai eu toute ma vie autant d’estime que de respect (continua-t-il) mais pour posseder deux si grands avantages, il auroit fallu que j’en eusse pu joüir sans crime, ce qui est désormais impossible ; puisque ne pouvant être l’époux de Lisimene, il faudroit pour regner, qu’à l’imitation de mon pere je continuasse à me maintenir dans