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reux pour m’accorder la main de la Princesse Lisimene : mais l’Amour en ordonne autrement. Ainsi sans varier sur le devoir qui me prescrit la restitution d’un bien usurpé, consent de mener une vie privée avec ma chere Liron, je renoncerois à un rang que je ne puis conserver qu’aux dépens de mon amour ou de mon innocence.

Je voudrois (poursuivit ce jeune Prince) que tous ces divers intérêts pussent s’accorder, & avoir légitimement une couronne à mettre sur une tête si belle. Mais ma Bergere a trop de vertu pour n’avoir pas le même scrupule que moi ; ainsi je ne lui offre que ce que je crois qu’elle peut accepter sans remors.

Bon & Rebon, & sa fille avoient écouté avec autant d’attention que de surprise, ce qui devoit si