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pes, lui donnoient à connaître assez clairement, que les cœurs m’étoient plus affectionnés qu’à mon frere.

Elle n’osa cependant s’opposer à ce torrent de bonne volonté ; il eût même été dangereux de ne garder aucun ménagement sur cet article. D’ailleurs si l’affection des Grands & du Peuple, sembloit lui reprocher son peu de tendresse pour moi, & les injustices à l’égard d’un fils que l’on jugeoit digne d’un sort plus doux, d’un autre côté cette cruelle mere, trouvoit beaucoup de facilité pour consommer le projet qu’elle avoit formé en faveur de mon frere ; puisqu’en laissant éloigner ceux qui m’étoient attachés, il ne restoit plus auprès d’elle que des gens qui lui étoient entierement dévoüés, & qui loin d’appuyer mes intérêts, seroient tous dans le parti de son fils bien aimé,