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cruelle destinée m’a fait naître.

Peu de tems après mon expédition, le Roy que j’avois vaincu mourut, & mon pere jugea à propos de me marier avec la Princesse, fille du Roy défunt ; il traita cette affaire sans me la communiquer, n’ayant daigné m'en parler, que lorsque tout fut arrêté & qu’il l’eut rendue publique. Mais il fut étonné de trouver en moi une résistance à laquelle il n’avoit pas eu lieu de s’attendre.

Je lui dis naturellement que puisqu’il régnoit, je pouvois esperer sans crime de lui succeder un jour ; & que le trône me devoit d’autant moins manquer, que je sçavois positivement que l’intention de son Prédecesseur étoit conforme à cette esperance ; mais que je ne la pouvois concevoir innocemment, qu’en remplissant les conditions qu’il y a-