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n’essayoit pas à déguiser. J’étois peu touché des preuves qu’elle continuoit à me donner de sa mauvaise volonté. Je vous ai avoüé que son indifference ne surpassoit pas la mienne, & que j’avois besoin de toute ma vertu pour y borner mes sentimens. J’étois au desespoir de lui devoir le jour que je respirois, regardant le devoir qui m’attachoit à elle comme la chose la plus pénible à laquelle il pouvoit m’assujettir. Et je me reprochois en vain de ne point sentir pour le Roy non plus que pour elle ces tendres mouvemens que la nature inspire aux cœurs bien nés. Je n’ai cependant pas à me reprocher d’avoir manqué à leur égard en ce qui a pû dépendre de moi, ni d’avoir prêté une oreille criminelle à ceux, qui remarquant les desagrémens que la Reine me