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témoignoient : mais ils avoient pensé à mon sujet comme l’on pense naturellement sur celui d’un fils, qui doit succeder à son pere. Au lieu de m’éloigner des affaires, ils auroient dû me donner place dans leur conseil pour m’instruire insensiblement dans le grand art de régner. Et tout au contraire, la Reine qui ne cherchoit que les occasions de me mortifier, m’en avoit fait refuser l’entrée par son époux.

Cependant une guerre que le Roy entreprit contre un Prince voisin me tira de l’inaction où me retenoient les dégoûts que je recevois : je demandai à servir. Le Roy me l’accorda, malgré les oppositions de la Reine, qui ne pouvant l’empêcher entierement, le restraignit à demander que du moins je ne commandasse pas l’armée. Mais elle se donna sur