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où la Princesse Lisimene étoit réduite, je faisois plus de cas de ses droits que de l’heureux état où je me trouvois. Mais cette franchise loin d’adoucir mon pere, m’en attira une réponse très-dure ; sur quoi ma mere enchérissant, y ajoûta tout ce qu’elle put imaginer de plus méprisant, & saisissant ce prétexte pour me punir de ce qu’elle appelloit manque de respect & de sentiment, elle affecta toujours depuis de me témoigner beaucoup de froideur.

Je fus moins sensible à ces procedés méprisans que je ne l’aurois dû être, me conformant sans regret aux façons d’agir qu’elle avoit avec moi, je continuai à vivre seul, & à ne me mêler de rien. Il est vrai que ma jeunesse autorisoit en quelque sorte le peu de confiance que le Roy & la Reine me