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ble de lui apporter la tête du Roy Bon & Rebon.

Ce fut alors qu’indigné de sa barbarie je ne pus gagner sur moi de ne lui pas témoigner ce que j’en pensois : mais j’en fus fort mal reçu, il me répondit fiérement qu’il n’étoit pas d’humeur à céder, ou à posseder à titre de grace un bien qui lui étoit déja acquis ; que loin de vouloir partager sa fortune avec une fille sans autre établissement que celui qu’elle tiendroit de sa propre bonté, il prétendoit que ma main lui servît à faire une alliance aussi utile qu’honorable, en me faisant épouser une Princesse qui m’apportât une Souveraineté en dot, non pas un miserable fugitive, sans bien & sans azile.

Indigné de ses injustes sentimens, j’osai lui répondre que malgré la déplorable situation