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& ne pouvant être aimé que d’une mere aveugle.

Tandis que mon frère en proye à son ambition, non seulement me voyoit d’un œil jaloux, mais encore, que s’il avoit pû y réussir, il n’auroit pas balancé à arracher la Couronne de dessus la tête de son pere pour la poser sur la sienne. Je vivois au milieu de la Cour presqu’en Solitaire ; le seul courtisan avec qui j’avois quelque conversation, parce que c’étoit le seul qui me parût digne de mon estime, étoit le premier Visir Zulbuch : l’attachement qu’il avoit toujours témoigné pour Bon & Rebon, me le rendoit cher. Et quoiqu’il semblât que son Maître fût effacé du nombre des vivans, par le soin qu’il avoit eu de rendre sa retraite impénétrable, ce généreux Visir ne laissa pas de faire une tentative en faveur du