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pour éviter de lui devenir suspect, je m’informai avec autant de discrétion qu’il me fut possible du sort de celui dont il occupoit la place, & de la destinée de la Princesse sa déplorable fille.

Comme je n’avois encore aucune expérience de la Cour, & que j’avois toujours entendu dire qu’il étoit de très-grande importance de prendre garde au caractere de ceux à qui on y donne sa confiance, je ne savois à qui m’adresser ; jugeant des sentimens de mon pere par ceux que je sentois pour lui, je craignois avec justice de lui devenir suspect. Je fus tiré de cet embarras par le même Officier qui étoit venu m’annoncer ma nouvelle grandeur. Je ne risquois pas tant avec lui qu’avec aucun autre ; puisqu’il lui importoit pour le moins