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être trouvé par Ambitieux, ou par ceux qu’il ne doutoit pas qui ne vinssent bientôt de sa part, appréhendant que ce Prince ne fût offensé de cet excès de zéle, qui peut-être me découvroit trop tôt un secret que le Roy, ou lui-même pouvoit s’être réservé à m’apprendre, il me laissa en me recommandant de garder un silence que je ne pouvois rompre sans le perdre.

Je pensois comme lui que le Roy pouvoit avoir envie de joüir du plaisir de m’annoncer le bonheur auquel il me destinoit. Ainsi, sans en faire confidence à personne, je m’abandonnai interieurement à la plus douce esperance. Je vous avouë, que dans cette occasion je n’étois flaté que par le motif de l’ambition. Car, malgré ce que je vous ai dit des premiers mouvemens de simpathie,